Un atelier pour découvrir la spécialité Humanités, Littérature et Philosophie

par | Oct 24, 2022

Depuis le début de l’année, nous avons ouvert un atelier nommé « Salon des Humanités » pour faire connaître aux élèves la spécialité Humanités, Littérature et Philosophie.

Qu’est-ce que c’est ? C’est un atelier libre, un lieu d’échange, un lieu de création. Lycéens….Si vous aimez discuter, échanger, écrire et créer, si vous aimez les arts, les rencontres, les débats philosophiques, la lecture et les jeux littéraires… cet atelier est pour vous.

Venez nous rejoindre le lundi de 12h30 à 13h25 en salle M304.

Pour vous rendre compte de ce qui a été fait, découvrez ci-dessous une production du « Salon des Humanités » pour la fête d’Halloween

Le crime rêvé

Je pleure.
Je pleure misérablement.
Je sens les larmes couler sur mes joues, sans bruit.
Je suis recroquevillée par terre, mes bras entourant mes genoux repliés.
Je me suis réfugiée dans les toilettes. Comme d’habitude, j’ai envie de dire.
Je n’en peux plus de ce lycée. De tous ces gens qui me scrutent, me jugent, m’isolent, me détruisent petit à petit.
Si seulement tous ces gens pouvaient recevoir ce qu’ils méritent… Être frappés d’une malédiction… Ou bien hantés par un esprit, comme dans les histoires…
Je repense à une vieille légende que j’ai entendue il y a bien longtemps. Celle d’un esprit, la Dame Blanche, que l’on peut invoquer en prononçant trois fois son   nom devant un miroir.
Séchant mes larmes, je me relève, sors de la cabine et me dirige jusqu’à celui-ci, au-dessus des lavabos.
Je fixe mon reflet, prends une pose théâtrale et murmure :
− Dame Blanche.
Les mots résonnent d’une drôle de façon dans la pièce déserte.
− Dame Blanche.
J’esquisse un sourire.
− Dame Blanche.
Je reste quelques instants sans bouger, face au miroir, sans que rien ne se passe.
Un rire amer m’échappe des lèvres.
Dommage que ça ne soit qu’un conte. Ils mériteraient tous de crever.
Je fais un pas en direction de la sortie mais un bruit m’arrête net. C’est un son de clochette, assourdi, comme s’il provenait de loin. Il semble se rapprocher petit à petit, jusqu’à ce que je l’entende comme s’il était émis juste à côté de moi.
Et soudain, plus rien.
Je tends l’oreille, mais le bruit étrange a disparu. Je frissonne et m’empresse de sortir.
Un hurlement atroce, long, un hurlement d’épouvante, retentit soudainement pendant le cours de français, en provenance du couloir.
Je soupire. J’ai déjà assez de mal avec cette matière, mais si en plus je ne peux pas me concentrer…
− Je vais voir, nous dit la prof avant de partir dans le couloir.
Aussitôt, c’est le chaos dans la classe : cris, rires, lancés de boulettes de papier… Comme d’habitude, j’observe les réjouissances auxquelles j’aimerais bien participer. Soudain, un second cri couvre tout le raffut causé par la classe et calme bien vite tout ce beau monde. Je reconnais la voix de la prof de français.
Déjà, les commères de la classe se ruent dans le couloir, tandis que la plupart des filles tremblent de peur et que les garçons restés dans la salle, bombent le torse, prêts à les protéger d’un potentiel danger. La situation est burlesque, et je dois me mordre la joue pour éviter d’éclater de rire.
Cependant, la situation ne tarde pas à devenir tragique.
Une des filles partis aux nouvelles revient en criant :
− Il y a un cadavre dans la classe d’à-côté !
Elle tremble, personne ne doute de la véracité de ses paroles. Ses yeux exorbités fixent le vide. Elle est sous le choc.
Les filles hurlent, épouvantées, alors qu’elles n’ont pas vu ledit cadavre…
Moi, je me lève, bien décidée à y aller. Personne ne tente de m’en empêcher.
Dans le couloir, face à la porte de la classe voisine, deux élèves soutiennent la prof de français, à demi évanouie. Les autres reculent contre le mur du fond, la même expression de terreur sur le visage.
Je m’avance lentement jusqu’à l’embrasure de la porte.
Ce que je vois me pétrifie et me donne la nausée.
Allongée par terre, devant le tableau, se trouve une professeure. Ses yeux grands ouverts fixent le vide, et son corps est lacéré et couvert de sang, comme si une créature l’avait déchirée de ses griffes.
Elle est bel et bien morte.
L’événement a fait scandale. En seulement deux jours, tout le lycée, ainsi que la presse, sont déjà au courant, malgré les efforts du directeur pour garder le secret. Une enquête a été ouverte, mais les policiers peinent à trouver une piste, car il n’y a aucun témoin : la prof qui a été tuée était seule dans la salle de classe, sûrement parce qu’elle était venue y récupérer quelque chose. Les cours sont malgré tout maintenus, mais personne n’est rassuré.
Cela fait maintenant une semaine que le meurtre a eu lieu. D’autres morts se sont ajoutés, autant du côté des profs que des élèves. Dès qu’une personne se retrouve seule, elle meurt mystérieusement, et on la retrouve dans le même état que la première victime : couverte de profondes griffures…
Cette fois, les cours ont été suspendus. Le lycée est surveillé par des policiers. Tout semble aller pour le mieux, mis à part le fait qu’on n’a toujours pas retrouvé le meurtrier.
La semaine suivante, les choses s’accélèrent ! Les personnes sont à présent retrouvées mortes chez elles. Toujours les mêmes traces de griffes. Et tous les morts sont des profs ou des élèves de mon lycée. Tout le monde a peur. Moi aussi. Je me demande si tout cela a un rapport avec ce que j’ai fait dans les toilettes. Est-ce que j’ai vraiment… ? Mais non, c’est impossible. Ce genre de chose n’existe pas. Il y a forcément une explication rationnelle…
Le calvaire a commencé il y a un mois et ne s’arrête pas. Je reste cloitré chez moi, « en sécurité ». C’est la nuit. Je suis debout, seule dans ma chambre. Je viens de me réveiller et j’ai soif. Je prends ma lampe torche afin de ne pas risquer de réveiller mes parents en allumant la lumière. Je ne suis pas très rassurée.
Je descends les escaliers en silence. Arrivée en bas, je me dirige vers la cuisine.
C’est alors que la lumière de ma lampe commence à faiblir progressivement. Effrayée, je la secoue, espérant raviver la lumière, mais rien à faire, elle baisse toujours et finit par s’éteindre. Les ténèbres m’entourent. Je me raisonne : pas de panique, il faut juste que je trouve l’interrupteur.
J’esquisse un pas, mais je m’arrête net : j’entends un petit bruit, comme un tintement… Un bruit de clochette.
Je frissonne et regarde autour de moi, mais ne distingue rien d’autre que le noir profond. C’est étrange, pourquoi est-ce que je ne vois pas la lumière rouge du bouton de la multiprise ? Et celle, jaune, du cadran du four qui affiche l’heure ? Et celle, bleue, du voyant du téléphone fixe ?
Les ténèbres, plus sombres qu’une nuit sans lune, m’encerclent. Les ombres m’agressent, me sautent à la gorge. Je crie.
Soudain, une lumière, là-bas, droit devant moi. Une lumière blanche. Elle est lointaine, mais c’est bien de la lumière. Je pousse une exclamation de joie.
Je m’arrache des ténèbres qui me retenaient prisonnière et cours vers la lumière.
Plus je m’approche, et plus je remarque des détails étranges. Cette lumière provient d’un objet assez grand, qui semble avoir forme humaine. Et elle n’est pas régulière : il y a comme des zones d’ombres, qui me font penser aux taches de la lune.
Mais qu’importe ! Tant que je peux échapper aux ténèbres !
J’allais sourire, mais ne peux aller au bout de ma pulsion.
La lumière a en effet forme humaine. C’est une femme habillée d’une longue robe blanche, aux cheveux immaculés. Elle a la peau translucide et est très maigre. Ses pieds flottent quelques centimètres au-dessus du sol. Ses yeux énormes, qui lui mangent le visage, sont noirs comme la nuit, et me dévisagent en silence, comme s’ils voulaient voir ce qu’il y a à l’intérieur de mon corps.
Il y a des taches sur sa robe. De grandes taches sombres. Des taches rouge sang.
La femme me sourit. Mais ce n’est pas un sourire bienveillant. C’est un sourire dément, et, alors que j’observe le liquide vermeil qui dégouline de sa bouche, elle lève lentement les bras…
… et je découvre ses mains. Ses mains couvertes de sang. Au bout desquelles je vois des griffes acérées.
Soudain, avant que je ne puisse esquisser le moindre geste, elle fond sur moi en poussant un hurlement qui me glace le sang…
Je me réveille en sueur. Je suis toujours dans les toilettes, assise par terre. Vivante.

                                                                                  SarahImage3

 

 

Sorcière, vipère ou chat noir ;
Ce soir ne regarde pas ton miroir.
Tu pourrais être effrayé
Par ce qui pourrait s’y cacher.Image9-202x300

Fait attention aux chauves-souris, Et à ce qui est sous ton lit.
Ferme bien tes fenêtres le soir
Pour éviter d’affreux cauchemars !

On se dit tous qu’on est trop grand
Image8-300x233Pour croire à ces histoires d’enfants,
Mais une fois qu’on est tout seul
On a soudain peur du linceul.

Léna

 

 

 

L’appareil à disparaître

Cet objet est dangereux car il prend la forme d’un appareil photo normal et rien ne peut le distinguer d’un autre. Il n’est pas dangereux pour son propriétaire tant que celui-ci n’essaye pas de se prendre en photo avec. Toute chose capturée par l’appareil se verra disparaître dans les minutes qui suivent. Plus c’est gros plus ça prend du temps. De nombreuses victimes ont été déclarées depuis la découverte de l’appareil à disparaitre et il semblerait que beaucoup de disparitions du XXe siècle soient de son fait.

Oreille de bois

Il s’agit d’une oreille quelque peu mal entendante exauçant les vœux, déformant involontairement les paroles. Si quelqu’un souhaite quelque chose, il recevra son souhait légèrement déformé.  Nous lui devons des évènements comme la découverte du feu, un homme des cavernes ayant souhaité qu’il fasse jour plus tôt.

                                       Yoan, Léna, Mélina, Yawen

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